1. Pour une économie sociale de marché à la libanaise
L’examen des tenants et aboutissants de l’économie sociale de marché montre que les réalités libanaises pourraient s’accommoder bien plus de ses règles que ne seraient tentés de le croire certains esprits conservateurs. L’économie sociale de marché n’a pas de programme socio-économique arrêté : elle s’oriente, au contraire, vers la résolution de problèmes concrets dans des circonstances particulières.

2. Réécrire le contrat social
C’est en mettant en œuvre une stratégie fondée sur la recherche de l’égalité des chances et la pleine réalisation de chaque individu que les pouvoirs publics pourront soulager, sinon guérir, les maux sociaux. Très souvent au Liban, un choix s’est opéré entre la dynamique sociale et la dynamique économique et à devoir choisir, entre le social et le dynamique on finit par les trahir tous les deux. De toute évidence, le progrès social ne peut se réaliser que dans un espace de liberté politique après la mise en place d’un capitalisme bien trempé qui produirait des biens et des services en abondance. Livré à lui-même, le capitalisme sauvage tend en effet à choisir la facilité et à anéantir les avancées sociales. Il s’agit dès lors de relier le principe de la liberté sur le marché à l’équité sociale en mettant en place une économie à la fois efficace et guidée par des valeurs sociales.

3. Repenser l’éducation
Les problèmes politiques sont des problèmes d’éducation, et le jour est venu où la collectivité libanaise est tenue de conclure un nouveau pacte avec sa jeunesse. Le ministère de l’Éducation nationale n’est pas uniquement responsable de la gestion du service public d’éducation ; il lui incombe également de définir les objectifs de la politique scolaire et universitaire au Liban.

4. Développer l’emploi
Sensibiliser l’université aux besoins du marché et investir dans la formation continue à l’entreprise sont quelques-unes des multiples opérations de développement de l’emploi. Améliorer la rémunération, reconnaître le travail, assurer au travailleur libanais la sécurité de son revenu, sont, avec l’assurance-vieillesse, l’expression concrète de la justice sociale à laquelle devra ambitionner le Liban. Les bénéfices d’aujourd’hui font les investissements de demain qui font les emplois d’après-demain.

5. Revaloriser la famille et renforcer le dispositif social (famille, soins et jeunesse)
À la décharge des familles libanaises, elles ont connu, et connaissent toujours, pour la plupart, des conditions d’existence proprement dramatiques. Ainsi, pour une vie meilleure, les familles doivent disposer des ressources nécessaires. La jeunesse, à travers les problèmes qu’elle affronte, ne devrait pas manquer d’interpeller toute personne responsable, tant il serait hasardeux de reconstruire la société sans elle, ou pire, contre elle. L’entreprise est fort complexe mais sa finalité est limpide : rendre l’espoir à la jeunesse en donnant à chaque jeune les chances de s’épanouir dans une société qu’il aura lui-même contribué à bâtir.

6. Organiser le retour des déplacés sur le territoire libanais
Les familles qui choisissent librement d’exercer leur droit de retour devront pouvoir regagner leur région d’origine dans la dignité, la sécurité et la confiance. Ceci s’opère, entre autres, à travers la mise en place d’une politique de redistribution pour assurer un pouvoir d’achat minimum à chaque ménage déplacé par le biais d’allocations et de charges sociales. Sont également nécessaires l’accès des déplacés aux logements décents et aux services de santé, l’attention particulière aux problèmes psychologiques et familiaux nés du déplacement ainsi qu’à l’intégration de la main-d’œuvre déplacée dans l’effectif des employeurs publics et privés.

7. Préserver notre environnement et nos ressources naturelles
Eau, pollution des nappes phréatiques, désertification du territoire, enfouissement de déchets toxiques, crise des ordures ménagères, protection des sites fragiles, autant de dossiers urgents autour desquels articuler la politique de l’environnement.